Nous examinons le rôle de la diplomatie égyptienne face aux conflits régionaux, soulignant ses efforts pour concilier sécurité, intérêts économiques et rôle de médiateur, malgré des critiques sur sa prudence et ses contraintes géopolitiques.
Esmail Jasem
9/8/202 • 2 min lire

La position de l’Égypte dans les conflits impliquant Israël, le Hamas et le Hezbollah révèle une approche diplomatique complexe, mêlant pragmatisme et contraintes multiples. Si cette posture peut sembler ambiguë, elle reflète les défis auxquels le Caire est confronté dans un environnement régional instable.
L’équilibre que maintient l’Égypte entre ses relations avec Israël et les États-Unis d’une part, et son soutien à la cause palestinienne d’autre part, témoigne d’une réalité géopolitique complexe. Le Caire doit naviguer entre ses engagements internationaux, ses intérêts nationaux et les attentes de sa population, ce qui explique en partie sa prudence diplomatique.
Le rôle de médiateur que s’efforce de jouer l’Égypte, bien qu’il puisse paraître hésitant, permet de maintenir des canaux de communication essentiels entre les parties en conflit. Cette position offre néanmoins des opportunités de dialogue et de désescalade dans des moments critiques.
Les préoccupations sécuritaires de l’Égypte, notamment concernant sa frontière avec Gaza et la péninsule du Sinaï, influencent fortement sa politique régionale. Le régime d’Al-Sissi, confronté à des menaces terroristes réelles, cherche à préserver la stabilité interne du pays.
L’approche économique de l’Égypte, bien que parfois critiquée pour sa vision à court terme, reflète les défis auxquels le pays est confronté. La nécessité de maintenir la stabilité économique et d’attirer les investissements étrangers dans un contexte régional instable influence inévitablement ses choix diplomatiques.
La volonté de l’Égypte de replacer les conflits dans une perspective régionale plus large peut être vue comme une tentative de promouvoir une solution durable et globale. Bien que cette approche puisse sembler retarder les décisions, elle reconnaît l’interconnexion des différents conflits au Moyen-Orient.
Les actions diplomatiques discrètes menées par l’Égypte, notamment en collaboration avec d’autres acteurs régionaux comme le Qatar et la Turquie, démontrent une volonté réelle de contribuer à la résolution des crises. Si ces efforts ne sont pas toujours couronnés de succès, ils témoignent néanmoins d’un engagement diplomatique constant.
En conclusion, la diplomatie égyptienne, bien qu’imparfaite et parfois critiquée pour son manque d’audace, reflète les contraintes et les défis auxquels le pays est confronté. L’Égypte tente de maintenir un équilibre délicat entre ses différents intérêts et obligations, tout en cherchant à préserver sa stabilité interne et son influence régionale. Cette approche vise à maintenir l’Égypte comme un acteur incontournable dans la région, capable de jouer un rôle constructif dans la résolution des conflits.