Nous examinons comment le conflit israélo-palestinien met en évidence les divergences diplomatiques entre les pays du Conseil de Coopération du Golfe, chacun adoptant des positions variées en fonction de ses intérêts géopolitiques et économiques.
Esmail Jasem
09/08/2024

Le conflit entre Israël et ses adversaires depuis le 7 octobre 2023 a mis en lumière les positions divergentes des pays du Conseil de Coopération du Golfe (CCG). Bien que ces États partagent certaines préoccupations communes, notamment la crainte d’une escalade régionale et la protection de leurs intérêts économiques, leurs approches diffèrent significativement.
Le Qatar se distingue par son rôle de médiateur clé et ses liens étroits avec le Hamas. Il maintient une position critique envers Israël tout en facilitant les négociations pour la libération d’otages. Cette approche contraste avec celle de l’Arabie saoudite et des Émirats arabes unis (EAU), qui ont pris leurs distances avec le Hamas, le considérant comme un groupe terroriste.
La normalisation des relations avec Israël est un autre point de divergence. Les EAU ont signé les accords d’Abraham en 2020, normalisant leurs relations avec Israël. L’Arabie saoudite envisageait une normalisation avant le conflit, mais cette démarche est désormais compromise. Le Qatar, quant à lui, maintient une position plus critique envers Israël.
Les relations avec l’Iran constituent également un facteur de division. Le Qatar entretient des relations plus cordiales avec Téhéran, tandis que l’Arabie saoudite et les EAU restent traditionnellement méfiants, malgré des efforts récents de rapprochement.
Le Koweït adopte une position distincte, réaffirmant son soutien « ferme et inébranlable » au peuple palestinien. Il condamne fermement les actions israéliennes et s’oppose à toute normalisation des relations avec Israël.
Oman maintient une position relativement neutre et diplomatique, n’ayant pas normalisé ses relations avec Israël, tout en appelant à la retenue et à la désescalade.
Bahreïn, malgré sa normalisation avec Israël en 2020, a vu son Parlement appeler au rappel de son ambassadeur et à la rupture des relations économiques avec Tel-Aviv, bien que le gouvernement n’ait pas encore confirmé ces mesures.
Ces divergences reflètent les différentes stratégies diplomatiques et les intérêts géopolitiques de chaque État du CCG. Alors que certains, comme les EAU, cherchent à maintenir un équilibre entre leurs relations avec Israël et leur soutien à la cause palestinienne, d’autres adoptent une position plus ferme en faveur des Palestiniens.
Malgré ces différences, les États du CCG partagent un objectif commun : éviter une escalade régionale qui pourrait menacer leur stabilité et leurs intérêts économiques. Ils appellent collectivement à la désescalade et à une solution pacifique au conflit, tout en naviguant dans les complexités diplomatiques de la région.